#24

L’Envers du music hall

De Colette

Résumé de la pièce

Music-hall, café-concert, les contemporains ne faisaient guère la différence, et la différence, en effet, n’était pas facile à faire, les artistes passant de l’un à l’autre, le public aussi, qui mêlait ouvriers et petits-bourgeois, bourgeois encanaillés et voyous, employés et cousettes ; public mélangé, pittoresque, agité, bruyant mais chaleureux, qui aimait les artistes d’un amour partagé.

Pour Colette, la différence existe : les spectacles de music-hall sont plus raffinés, plus artistiques, plus travaillés et moins canailles. Mais nul mépris chez elle pour tous les gagne-petit du spectacle, consciencieux, courageux et, pour la plupart, amoureux de leur métier.

A tous, Colette applique l’attention amicale de qui a partagé leur vie et une compréhension qui rejoint la pitié dans ce qu’elle a de plus généreux.

Le livre ne repose pas sur une composition stricte. Les chapitres ont d’abord paru sous forme d’articles dont certains tiennent à la fois du conte et du récit et sans aucun souci d’unité. Colette ne nous donne pas un panorama en forme de music-hall, mais juxtapose impressions, croquis, portraits, dialogues, anecdotes, scènes observées d’un œil clairvoyant.

L’écriture est celle, quotidienne, vive, chaleureuse et colorée, qui caractérise les œuvres descriptives de Colette. Part méconnue de son œuvre,  cet Envers du music-hall est un témoignage époustouflant sur l’envers du décor.

Colette observe cet étrange spectacle qui a lieu de l’autre côté du rideau de scène, dans les coulisses, et auquel elle-même participe. Nous ne sommes pas sur la scène, mais dans la loge. La différence est notable car nous ne voyons pas le comédien travailler mais se préparer. Une loge est un lieu vulgaire et magique. Dans ce lieu vulgaire il y a des mouchoirs jetés ça et là, des accessoires hétéroclites et des costumes scintillants, des odeurs mêlées de cosmétique et de sueur. Dans ce lieu magique, des gens dorment, mangent. Il y a les bavards et les muets, des enfants, des bébés même. C’est dans ce lieu clos, intime et impudique, où il abuse des postiches, fards, poudres, costumes, accessoires, que le comédien atteint sa vérité. On se croise, on s’embrasse, on se parle, on observe. Beaucoup. Des hommes et des femmes, arrivés du dehors avec leurs faiblesses, leurs compromissions, leur amour et qui, à l’heure dite, doivent faire oublier le monde réel au public.

C’est drôle, parfois pathétique, jamais complaisant, toujours amoureux des petites gens, souvent vachard et dans une écriture magnifiquement ciselée.

Note de l'auteur(e)

Mise en scène : Christine Berg

Avec :

Christine Berg (récitante)

Antoine Philippot (baryton, récitant)

Gabriel Philippot (piano)

Chanteuse en cours de recrutement

Administration : Agnès Prévost

La compagnie ici et maintenant théâtre est conventionnée avec la Ville de Châlons-en-Champagne