Cabaret Devos
de Raymond Devos
Mise en scène de Christine Berg
Avec
Marine Bailleul et Loïc Brabant, accompagnés au piano par Gabriel Philippot
Assistant(e) à la mise en scène
Léo Cohen-Paperman
Scénographie
Garance Coquart
Lumières de
Elie Romero
Musique de
Gabriel Philippot
Costumes
Coproduction
Ici et maintenant et l'Espace Jean Vilar de Revin
Administration
Fabienne Christophle / GECA
La compagnie ici et maintenant théâtre est conventionnée avec le Ministère de la Culture/Direction Régionale des Affaires Culturelles de Champagne-Ardenne, avec l’ORCCA/Conseil Régional de Champagne-Ardenne, et subventionnée par les Villes de Châlons-en-Champagne et Reims, ainsi que par le Conseil Général de la Marne. 
Hypothèses de départ…
Les formes musicales chantées ont, depuis toujours, été au répertoire de la compagnie et nous ont plutôt bien réussi…Que ce soit Cabaret pour inventer la langue ou Courteline Opérette, voilà des spectacles qui ont eu une belle vie, attestant de leur réussite. Il y a une vitalité toute spécifique aux formes de cabaret qui se partagent avec le public très spontanément.
La présence dans l’équipe de Loïc Brabant, auteur lui-même d’un cabaret mémorable, le travail soutenu avec le pianiste Gabriel Philippot, accompagnateur d’une finesse exceptionnelle, et la rencontre avec la si prometteuse Vanessa Fonte (inoubliable Dona Sol), tout cela a participé à la naissance de ce nouveau projet.
L’intérêt pour les textes de Raymond Devos était présent dans mon esprit depuis un certain temps et il s’est incontestablement confirmé à la lecture : voilà un homme dont j’ai envie de faire ré-entendre la voix, non pas seulement comme un « amuseur » de talent (ce qui est déjà beaucoup) mais comme un écrivain, à part entière, dont la modestie a souvent occulté le travail littéraire. C’est en effet à un digne représentant des inventeurs de langue que nous avons affaire ici, descendant de ce mouvement de la littérature française qui part de Rabelais et qui arrive aujourd’hui à Novarina, en passant par Jarry et beaucoup d’autres…
Plus précisément, le travail poétique que Devos effectue dans la langue, se situe, à mon sens, entre Courteline et Dubillard.
De Courteline, il cultive l’art des situations cocasses où les personnages se perdent corps et âme, tombent dans des abîmes insondables où la raison n’est plus d’aucun secours…Une sorte de perte de soi à la fois angoissante et comique et qui est propre à l’univers de Devos.
De Dubillard, c’est le jonglage des mots que Devos magnifie lui aussi avec bonheur, de façon très ludique, sans prétention. Il met la forme des mots en question et l’utilisation bavarde que nous en faisons. Là aussi, un petit changement de point de vue et tout bascule dans une parfaite incongruité.
Ce spectacle présentera une scénographie légère et modulable. D’abord parce que le sujet lui-même est finalement plus « abstrait » qu’on voudrait bien le croire, je souhaite travailler sur un plateau nu, habillé seulement par la lumière et les projecteurs à vue (rampes, projos sur pieds, visibles) De même, que les mots et la musique tracent dans l’espace des mouvements de la pensée, la lumière elle aussi construira des univers « faits de rien » (mais alors trois fois rien…) Avec bien sûr, un piano roi.
Quelques chansons de Boris Vian (avec lequel Devos a travaillé) viendront ponctuer le spectacle. Il m’a semblé que Boris Vian était un bon partenaire de jeu, exactement là où nous emmène ce délire verbal si juvénile et capable de tout.
Deux interprètes (inattendus), la musique, la lumière et les mots, une sorte d’essentiel du geste théâtral que nous voulons cultiver encore et encore, une recherche littéraire et esthétique que je veux toujours ardente et sans jamais perdre de vue la rencontre avec le public.
Christine Berg, février 2012

Raymond Devos (1922-2006)
Enfant, Raymond Devos rêve d'être un artiste.
Il se découvre très tôt un don pour raconter des histoires. Sa soif de connaissance est immense et, longtemps après avoir arrêté ses études, il continue à faire preuve d'une curiosité qui n'a d'égale que sa volonté d'apprendre. Elevé dans une famille de mélomanes, il joue lui-même de la harpe, de la clarinette, du piano...
Il commence à suivre des cours de théâtre, qui sont interrompus par la guerre. Raymond Devos est soumis au service du travail obligatoire. Loin de se résigner, il organise quelques spectacles improvisés au bon plaisir de ses compagnons d'infortune.
Dès sa rentrée à Paris, il intègre l'école de mime d'Etienne Ducroux et fait ses débuts dans un numéro à trois partenaires Les Trois Cousins.
Désireux d'écrire ses propres textes, il s'essaye au one-man show où il met en exergue son don indéniable pour les jeux de mots. Il s'approprie la langue française pour lui insuffler une note poétique. Le succès est au rendez-vous et Raymond Devos multiplie les apparitions dans les salles de spectacles, accompagné de son fidèle pianiste. Les plus grandes salles l'accueillent : Bobino, l'Olympia... Musicien, mime, jongleur, équilibriste, ce comique aux talents multiples a réalisé son rêve en devenant un artiste unique et reconnu.
