L’Intervention
de Victor Hugo
Mise en scène de Christine Berg
Avec
Alice Carel
Isabelle Morin
Laurent Nouzille
Vincent Parrot
accompagnés par Lyonnel Borel puis Antoine Phillipot à l'accordéon et Gabriel Philippot au piano
Scénographie
Renaud de Fontainieu
Lumières de
Pablo Roy
Musique de
Lyonnel Borel
Costumes
Nathalie Charbaut
Maquillage
Nathalie Charbaut
Directeur de production
Vincent Marcoup
Coproduction
ici et maintenant théâtre
Administration
Anne Delépine
La compagnie ici et maintenant théâtre est conventionnée avec le Ministère de la Culture / Direction Régionale des Affaires Culturelles de Champagne-Ardenne, avec l’ORCCA/Conseil Régional de Champagne-Ardenne et subventionnée par la Ville de Châlons-en-Champagne
Création soutenue par le Conseil Général de la Marne et la SPEDIDAM
L'Intervention
Edmond et Marcinelle sont un couple de jeunes mariés qui s’aiment. Sincèrement. Profondément.
Mais ils sont pauvres. Sans le sou, misérables...
Mais dignes, intègres, généreux.
Il est artiste peintre, elle brode des châles.
Leur misère pourtant les rend irascibles, haineux, envieux de tout puisqu’ils n’ont rien. Elle envie toutes les jolies femmes bien habillées qu’il regarde dans la rue ; lui, envie les beaux jeunes hommes qu’elle croise sur les boulevards.
Une douleur profonde les unit et les déchire : la perte d’un enfant qu’ils n’ont pu faute d’argent, faire soigner à temps.
Leur pauvre vie, déchirée de crises de jalousie, va être bouleversée par l’irruption d’une jolie femme qui vient rechercher son châle brodé par Marcinelle : Eurydice.
Tout à trac, Edmond tombe amoureux de son élégance; elle-même s’enflamme aussitôt pour le charme d’Edmond, sa sincérité, son intégrité.
La rencontre entre Eurydice et Marcinelle révèle au spectateur qu’elles se connaissent, se reconnaissent comme amies d’enfance, elles sont « pays ».
Eurydice est devenue « chanteuse légère », elle mène grand train, et tout ça avec leurs chansons de paysannes qu’elle a « adaptées » pour le grand monde...
Eurydice est venue accompagnée du baron de Gerpivrac, aristocrate croustillant et sans cervelle, qui lui aussi, tombe sous le charme de Marcinelle et de sa robe de coton. Tout ce petit monde va s’emberlificoter, qui dans les sentiments amoureux, qui dans les rêves de richesse et tout ça finira bientôt... Est-ce que l’argent fait le bonheur ?
Premières notes de mise en scène
La pièce est une petite « comédie sociale »...
Petite d’abord, parce qu’elle est courte (un acte), comédie parce qu’elle finit bien, et « sociale » parce qu’elle traite avec un peu de facétie d’un problème purement politique : est-ce que la misère n’est pas la source de toutes les haines ?
L’écriture n’a pas la grandiloquence de certaines pièces de Victor Hugo mais elle en a la force, la liberté; c’est une pochade mais le talent du grand homme, dans sa virtuosité, est manifeste.
Pour autant, l’argument politique ne doit pas être traité avec gravité, sous peine de devenir pontifiant ; il ne faudrait pas non plus qu’il prête à une interprétation réaliste réductrice...
De la poésie toujours en toute chose...
Je souhaite que la forme soit légère, traitée avec un peu de distance et sans lourdeur scénographique.
Trois paravents, deux chaises, une table, voilà pour le décor. Un minimum de technique : 4 projecteurs, 2 rampes, le tout à vue. Cette petite distance nécessaire, cette légèreté facétieuse que demande le point de vue sur la pièce seront aussi pris en charge par la musique.
Un instrument transportable et « populaire » : l’accordéon, musicien en direct.
Il y a des chansons, celles d’Eurydice, et il y a surtout l’architecture dramaturgique que la musique magnifie toujours. Si le dix-neuvième siècle affleure nettement dans la langue, je ne souhaite pas qu’il entraîne avec lui toute l’esthétique et notamment celle des costumes. Il faut trouver des formes pures, et s’amuser avec l’époque. Peut-être des costumes peints en trompe-l’œil, délibérément faux, en citation.
Cette écriture-là , ce talent et cette somptueuse richesse l’expression, ne sont pas seulement un monument de la littérature française, mais aussi, et c’est le cas de L’intervention, une arabesque, une courbe légère et fine.
Christine Berg, décembre 2002

Victor Hugo
Présenter Victor Hugo l’année de son 200ème anniversaire semble bien superflu...
Ce géant de la littérature suscite pourtant encore autant de fascination que d’irritation.
Sa vie à elle seule est un roman nourri d’évènements plus forts les uns que les autres ; sa puissance de travail et son génie créatif n’ont d’égal que son engagement politique éclairé.
Il a révolutionné le théâtre, il est l’incarnation de la littérature française dans ce qu’elle a de plus universel, ce mélange sans précédent d’émotion, de virtuosité et de puissance.
Il a écrit L’Intervention en 1866 durant son exil à Guernesey ; la pièce fait partie d’un recueil intitulé « Théâtre en liberté » et c’est bien de cela qu’il s’agit.

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