La Mastication des morts

de Patrick Kermann

Mise en scène de Christine Berg

Avec
Christine Berg, Loïc Brabant et Stephan Ramirez

Coproduction
ici et maintenant théâtre/Côté Cour
Diffusion
Fanny Gaillard

La Mastication des morts


est un retour au pays, une visite aux champs des morts, et voici tout un petit monde de l’ombre qui se met à se raconter, à râler, à invectiver, le passant… jetant peu à peu une lumière singulière sur la vie d’un village tout au long d’un siècle.
Amours et haines, heurs et malheurs, crimes et châtiments… Patrick kermann, tel un peintre impressionniste, nous dresse avec humour (noir) et tendresse le portrait d’une société rurale qui lui est chère.

Docteur Serge Lemoine 1912 1979
« front ridé et aride yeux caves nez pointu bordé d'une couleur noirâtre tempes affaissées creuses et ridées oreilles rétives en haut lèvres pendantes pommettes enfoncées menton ridé et racorni peau sèche livide et plombée poils des narines et des cils parsemés d'une espèce de poussière d'un blanc terne visage fortement contourné et méconnaissable »
Hippocrate a raison je suis bien mort

Robert Delput 1892 1941
Son départ fut pour moi un glaive de douleur si bien que je la suivis de peu.
Gisèle Delput épouse Triboulet / 1934 1987
Ci je gis, Gisèle Delput, qui fit le bonheur de son époux et de ses trois amants.

Justin Vigne 1869 1953
alors là alors là moi qui me disais toujours tu verras bien quand tu y seras
nib à voir
que dalle
on se raconte plein de choses
on s'en fait tout un plat
on se monte le bourrichon
on extrapole
on suppute
on fabule
et total
nada
mais ce qui s'appelle queue de chie

l'auteur

Patrick Kermann

définit son théâtre ainsi : « Le théâtre est le territoire de la mort, ce lieu rituel où les vivants tentent la communication avec l'au-delà. Sur scène, dans une balance incessante entre incarnation et désincarnation, matériel et immatériel, visible et invisible, apparaissent des fantômes qui portent la parole des morts, pour nous encore et tout juste vivants ».
De là l'importance dans mon écriture de la recherche de formes fortes qui approchent au plus près cette essence du théâtre : déambulation dans un no man's land entre terre et enfer (De quelques choses vues la nuit ou Les tristes champs d'asphodèles), voix d'outre-tombe (The Great Disaster ou La Mastication des morts), installation sonore (A) ou livret opératique (La Blessure de l'ange) qui évacuent le corps pour ne garder que la parole défunte.
De là aussi ce qui fait à mon sens la seule légitimité de l'écriture contemporaine, le travail sur/de/contre la langue : du monde des morts ne surgissent que des voix spectrales, des sons d'une autre langue, de cette langue des morts qui se fait chair et s'incarne en l'acteur. Ne m'intéresse donc que ce dialogue fragile avec les morts, ces souffles ténus recueillis auprès des morts qui témoignent de leur avoir été à l'histoire et au monde ».
Kermann a bénéficié d'une résidence à la Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon (1996), d'une bourse de commande du ministère de la Culture (1998), d'une bourse Beaumarchais (1999), d'une bourse de commande d'oeuvre lyrique (1999, avec Daniel Lemahieu, Du diktat), et a bénéficié en 1999-2000 d'une bourse d'année sabbatique du Centre national du livre.
Il se donne la mort le 29 février 2000.

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